Chèvre du Massif-central

La chèvre du Massif-central

empreinte La chèvre du massif central, un choix tout naturel empreinte

Notre souhait est d'élever un troupeau de chèvre du Massif central en pure race, car il s'agit de la seule race locale et rustique qui subsiste en Cévennes (qui font partie du massif central au sens géologique du terme). Le but est de préserver ce qu'il reste de la biodiversité des races d'élevage. En effet, chaque race étant adaptée à sa région apporte une ou des qualités particulières, que l'on ne retrouve pas forcément chez les races ayant le quasi-monopole de l'élevage aujourd'hui car plus productives, la Saanen et l'Alpine chamoisée.

La chèvre du Massif central est très rustique, résiste bien au froid, et valorise très bien les "parcours", même assez pauvres. Cela permet de limiter les intrants (foin et céréales, compléments alimentaires, etc.), nous permettant de pratiquer un élevage qui nous ressemble plus, en adéquation avec l'environnement dans lequel sont élevées les chèvres. Par ailleurs, les céréales ne sont pas adaptées au système digestif des ruminants, et donc en limiter l'usage est tout naturel pour nous et pour elles !  En contrepartie, bien sûr, elle produit moins de lait, mais d'une meilleure "qualité fromageable", et d'aucuns diront d'un goût unique clinoeil

STANDARD DE LA RACE

standard

Un autre avantage de la chèvre du Massif-central -bien que n'ayant pas de sens en terme économique !- est la diversité de son phénotype. En effet, le berceau géographique de la race très étendu (des contreforts des Alpes au Berry, en passant par le Morvan et en faisant un crochet par le Languedoc-Roussillon), des types différents ont été sélectionnés selon les besoins ou diverses caractéristiques propres à chaque milieu.

Dans les années 90, un point sur les effectifs de cette race a été réalisé, et il a été recensé 120 animaux au total, répartis dans 23 élevages. Autant dire que la race revient de loin ! En 1996, l'Association pour le Renouveau de la Chèvre du Massif-Central voit le jour. En 2013, on compte seulement 600 "purs" ou présentant un très faible degré de croisement.

 

empreinte L'art du compromis empreinte

Il faut toutefois préciser, pour être honnête, que cette race qui a failli s'éteindre dans les années 90 est encore à l'étape de reconstitution des effectifs, et cela se ressent sur la production laitière. Il reste un gros travail à effectuer en ce sens. En effet, une chèvre du Massif central peut-être une productrice de lait tout à fait correcte comparé à une "alpine" ou à une "Saanen", surtout sur des terrains assez pauvres. Mais un autre individu de la même race peut produire une quantité très faible de lait. On retrouve ainsi une très forte disparité de production en quantité, et même en qualité au sein de cette race.

Pour bâtir un projet coûteux comme la création d'une ferme de A à Z viable pour un couple, avec un atelier de fromagerie pour transformer le lait à la ferme, nous ne pouvions malheureusement pas nous reposer à 100 % sur cette race rustique, voilà pourquoi notre projet a évolué et nous avons fait le choix d'élever environ 50 % de chèvres du Massif central, et 50 % de chèvres alpines. En effet, la chèvre alpine bien que bonne productrice peut aussi s'avérer très rustique si elle est bien sélectionnée dans ce sens.

L'organisation s'avère un peu plus compliquée qu'un élevage "lambda", et nous allons alterner les reproducteurs pour garder toujours un effectif de pure race, mais nous pensons que la Massif central en vaut la peine, pourvu qu'on s'arme de patience, et aussi un petit peu qu'on se serre la ceinture ;) afin d'obtenir un troupeau de bonnes productrices, et pouvoir par la suite propager des reproducteurs bien sélectionnés.

C'est un challenge -encore un !- mais la vie n'est-elle pas faite de défis à relever ?

 

 

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